Comme on pouvait s’y attendre, l’industrie suisse du tourisme a enregistré un recul sensible de la demande lors de la saison d’hiver 2010/2011. La dernière estimation pour cette saison qui s’est terminée en avril prévoit un recul du nombre des nuitées hôtelières d’environ 1 %. C’est surtout pour les régions alpines de vacances que la saison d’hiver a été difficile (−4 %). Le manque de neige, les températures printanières, voire estivales, et le franc fort ont pesé lourd. En revanche, le tourisme d’affaires n’a rien perdu de son dynamisme.

Les conditions économiques prévalant pour la saison d’été qui vient de démarrer sont similaires à celles de l’hiver dernier. Deux points sont positifs: le bon niveau du climat de consommation en Suisse et le dynamisme de la conjoncture économique en Allemagne, aux Etats-Unis et dans les pays émergents. Par contre, la fermeté actuelle du franc, qui affecte lourdement la compétitivité-prix de l’industrie suisse du tourisme, vient ternir le tableau. On prévoit en effet un nouveau fort tassement de la demande étrangère (−2,6 %) pour la saison d’été 2011. Les craintes concernent surtout la demande émanant des traditionnels marchés d’Europe occidentale, des Etats-Unis et du Japon, qui risque de chuter. En revanche, la demande très dynamique des autres pays asiatiques pourrait encore progresser. La demande intérieure a, elle aussi, un effet stabilisateur (+0,6 %). Dans l’ensemble, le nombre des nuitées hôtelières devrait diminuer de 1,3 %.

Retour durable à la croissance pour l’année touristique 2012
L’industrie suisse du tourisme devrait renouer avec une croissance durable au cours de l’année touristique 2012. Le franc fort affectera sans doute encore la demande touristique, mais le creux de la vague devrait être passé. On table sur des taux de croissance légèrement positifs pour toutes les régions en 2012; le nombre des nuitées hôtelières devrait progresser de 1,1 % dans l’ensemble de la Suisse. Pour l’année touristique 2013, l’institut BAKBASEL envisage une croissance de 2,9 %, dopée par des effets de rattrapage, après quatre années plutôt maigres.

Les remontées mécaniques suisses confrontées à des pertes
Les revenus réels des remontées mécaniques suisses devraient accuser un recul d’environ 4,8 % en glissement annuel pendant l’année touristique 2011. Les difficultés sont apparues surtout l’hiver dernier en raison de la période pascale qui tombait tard et des températures estivales qui ont régné. Le niveau de la précédente saison d’été pourra, pour le moins, être maintenu lors de la saison d’été 2011. L’année touristique 2012 permettra aussi aux remontées mécaniques de renouer avec la croissance. Compte tenu des effets de rattrapage, BAKBASEL table sur une augmentation de 5,2 % de leurs revenus réels en 2012.

Prévisions pour le tourisme suisse